(extrait, pages 12-13)
"Ce sont surtout des graphistes et des peintres qui utilisent l'animation en Suisse ; l'effort de certaines écoles doit être aussi souligné comme un élément stimulant. Et si nous n'en sommes pas encore au stade d'avoir des studios qui produisent régulièrement de grandes séries de films d'animation leur permettant de vivre de cet art, il n'en est pas moins vrai que de multiples tentatives se sont manifestées au cours des dernières années, parfois vouées à l'échec, faute de persévérance ou d'aide, mais débouchant parfois sur la constatation encourageante qu'il est désormais possible de faire, en Suisse, de l'animation. L'union des forces s'est aussi manifestée par la création d'un Groupement Suisse du Film d'Animation [Section suisse de l'Association Internationale du Film d'Animation] en 1968, à l'initiative de ceux qui croyaient alors à l'évolution possible de cet art sur le plan local, art qui n'avait jamais eu véritablement l'occasion de s'affirmer.
S'il s'avère dès lors utile de suivre cette évolution, il n'en est pas moins intéressant de connaître aussi ce qui s'était fait jusque là. Dans cette optique, le rôle prépondérant de la Cinémathèque Suisse est à souligner. Ses responsables, Freddy Buache en tête, n'ont pas ménagé leurs efforts pour sauver une bonne part du patrimoine cinématographique suisse d'animation. Ce travail se poursuit et ses résultats ont parfois dépassé toute espérance.
L'aide de la Confédération a été très utile pour la restauration de films suisses et étrangers, notamment par une action datant de 1971, intitulée sauvegarde du patrimoine cinématographique suisse. Cette action, en ce qui nous concerne, a été couronnée de succès puisqu'elle a permis de retrouver d'anciens films intéressants et, parmi eux, quelques rare [sic] chefs-d'oeuvre que l'on croyait perdus ou simplement qu'on ne soupçonnait pas. Ainsi sont liés, dans le cadre de cette étude, le développement actuel et la recherche historique, dans une enquête que nous espérons aussi complète que possible. C'est à la fois un hommage rendu aux pionniers et une dédicace à ceux qui continuent obstinément à croire qu'il est possible de faire du film d'animation en Suisse et qui, par conséquent, ne s'expatrient pas."
Bruno Edera